– La fabrique du genre en protection de l’enfance. Ethnographie d’une jeunesse placée

Projet financé par l’Association Nationale de la Recherche et de la Technologie
dans le cadre d’une thèse de doctorat en Convention Industrielle de Formation par la Recherche

 2020-2023

Résumé

Cette recherche doctorale a pour ambition d’explorer la fabrique du genre dans les établissements et services de la protection de l’enfance. Elle étudie dans quelle mesure les professionnels et les jeunes qu’ils et elles accompagnent fabriquent, mobilisent et ré-agencent les rapports de genre dans le quotidien de mesures de placement en Maisons d’Enfants à Caractère Social (MECS), en familles d’accueil et de parrainage ou dans le cadre d’un accueil de jour.

Il s’agit à la fois de relever les manifestations visibles des scripts et attentes de genre qui peuvent prendre forme à travers le contrôle des corps (apparences, activités, sexualités) ; mais également, les manifestations moins visibles du genre qui prennent forme à travers le traitement institutionnel de l’intimité, la caractérisation des situations de danger (différenciées en fonction du sexe) et la (re)production de violences de genre.

Cette thèse se situe au croisement d’une sociologie du genre, du travail et de l’intervention sociale. Il s’agit tout autant d’analyser comment ces adolescents modèlent une identité qui s’érige sous l’effet de normes de genre, que la manière dont l’activité des professionnels se crée, s’adapte et se transforme au prisme de la construction de l’intime chez ces jeunes. Cette double entrée par les publics et les professionnels de la protection de l’enfance doit offrir la possibilité de comprendre les effets du placement sur la construction biographique du genre chez ces mineurs en danger et de rendre visibles les compétences relationnelles et émotionnelles engagées par les intervenants dans leur accompagnement

Méthodologie

Ces questionnements sont développés à partir d’une méthodologie qualitative, dans le cadre d’une approche inductive et à l’aide d’outils issus de l’enquête ethnographique :

  • Observations situées au sein de maisons d’enfants, de lieux de vie et d’accueil de jour de la protection de l’enfance ;
  • Entretiens formels et informels avec les professionnels et les jeunes placés.

La démarche de recherche a pour objectif de pouvoir décrire, avec précision et finesse, l’ensemble des logiques et processus qui fabriquent des représentations et des pratiques fondées sur un ordre genré, dans le quotidien des établissements et services de l’enfance en danger.

Equipe de recherche

Cette recherche est réalisée dans le cadre d’une thèse de doctorat en sociologie par Fanny Westeel, doctorante au sein de l’ESPASS et membre du Centre Max Weber (UMR 5283), sous la direction de Pascale Pichon – Professeure émérite des universités au sein de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne et membre du Centre Max Weber.